Letter to Clemenceau

Medardo Rosso Medardo Rosso Medardo Rosso, Issue 6, December 2021
https://italianmodernart.org/journal/issues/medardo-rosso/
Abstract

A machine typed copy of this letter, with Rosso’s handwritten corrections, is preserved in the archive of the Museo Medardo Rosso in Barzio, Italy.

Please scroll down to view the English translation of the letter. Please note that the original French version of this letter contains orthographic and grammatical errors, which have been conserved.

Les traités sont des chiffons de papier.

Mon cher et grand ami.

Si je me permets de vous adresser cette lettre pour Monsieur Millerand, ça n’est pas seulement afin que, par vos bons soins, il puisse la recevoir aussitôt mais aussi pour vous faire constater que pour la même raison le geste que vous avez jadis eu pour moi devait plus tard être effacé, aucunement donc respecté.

Mon œuvre « l’ECCE PUER» que par votre initiative, entremise, j’ai vendue, cédée jadis à l’Etat, à condition qu’elle dût appartenir au musée du Luxembourg et à ce musée toujours exposée, n’est plus là placée.

Cohérant à votre geste, je fis alors là placer, cette œuvre, après d’un groupe d’autres œuvres de Monsieur Rodin.

C’était selon vos ordres que cet emplacement fût là de mon choix. Etablir ainsi un moyen de comparaison, par ce procédé bien loyalement ainsi abréger toute discussion, malentendu, ce qui beaucoup la raison de votre acte. Or, depuis des années, même avant le déplacement des autres œuvres à cause du bombardement, cette œuvre a été de ce musée supprimée, reléguée dans un dépôt.

Depôt (*).

Le directeur de ce Musée aujourd’hui même légalement homme d’affaire de Monsieur Rodin a depuis longtemps cela décidé, malgrè tout l’engagement pris.

Son protégé pour lui pour ses intéressés, tout comme Guguste du cirque Moderne, lutte enfin tout seul. Vraiment les traités sont des chiffons de Papiers!

Que tout soit d’ici, pour que tout ça rapporte ici, le voilà le grand truc, la grosse affaire, la grande resource, de tout cet élément de patriotisme limité, nullement jamais embarrassé de trouver le papier de ses premiers ancêtres, toujours prêt à présenter son blason, spéculer ainsi même sur sa naissance.

Cet élément de gens du dimanche, de quantité, ces « commercianti » enregimenté de leur militarisme civil pas autrement que ceux de l’autre militarisme connu (trop malheureusement connu) que déjà dès leur plus jeune enfance obligent le père, la mère à finir par dire: portons patience, on lui donnera plus tard la carrière militaire, ces grands responsables de l’Universelle Boucherie devraient au moins se rappeler que vous leur avez pour eux encore sacrifié toute autre mason pour la leur.

Cet élément n’a pourtant rien répondu quand vous avez osé leur dire: « L’Allemagne une nation des grandes qualités et que le bon sens aurait raison du canon »,

Des telles expressions ne pouvaient être que d’un confrère, que de celui qui est persuadé que pouvoir se dire « homme » est bien plus grand, plus hautement digne que de s’appartenir à n’importe quelle étiquette que ce soit.

Votre geste de patriotisme illimité eu à mon égard n’est-il pas là pour toujours le prouver?

Ils doivent malgré tout pas l’oublier. Avec votre intervention, suis certain qu’ils respecteront l’engagement pris vers vous, vers moi. C’est enfin cela la qualité de tout bon commerçant et je le répète: « Vous leur avez sauvé la grande Maison, la place; et ils devraient pas encore l’oublier».

(*) La même sort subit dans un hangar de puis bien 12 ans l’autre, mon œuvre « L’impression de Boulevard (Femme voilée) » que vous avez alors en même temps fait acheter aussi par votre entremise pour être a ce musée placée toujours que il serait été possible trouver là une place. Cette place qui n’a jamais été trouvée pour cette deuxième œuvre, n’a pas été difficile d’être trouvée depuis, pour bien 17 œuvre de Monsieur Rodin.

 

Translation

Contracts are worthless pieces of paper.

My dear good friend.

I am permitting myself to address this letter, intended for Monsieur Millerand, to you. This act does not merely have the scope to ensure— by your excellent care— that he receives this message straight away, but also to allow you to observe that the favor you once did me has been erased, and hence not respected in any manner.

My sculpture “Ecce Puer”, which long ago and by your initiative I sold to the State, on the condition that it be in the collection of the Musée du Luxembourg and always be on display, is no longer there.

Consistent with your favor, I had this work placed there, near a group of other works by Monsieur Rodin.

In was on your orders that I was allowed to make such a placement. This way, I could establish a way to compare our works, and in so doing, put to rest any chatter or misunderstanding (and this was your intention as well). For years now, even before the movement of other artworks due to the bombing, my work was expunged from the museum and relegated to a warehouse.

Warehouse (*).

The director of the museum, who now is legally Monsieur Rodin’s businessman, decided this matter long ago, despite the engagements undertaken by the museum.

He fights alone for him and his interests, just like Guguste at the cirque Moderne. Truly, contracts are worthless pieces of paper!

Everything must be from here, and must relate back to this place: behold the affair, the scandal, the resource of limited patriotism. They are never embarrassed to present documentation pertaining to their first ancestors, and are always ready to display their coat of arms, and even to speculate on their birth.

This element of the leisure class, of capitalist society, these “commercianti”, are rooted in civil militarism just like those who adhere to its other (unfortunately, far too well known) form, to a degree that from the earliest stages of infancy, mothers and fathers say “let us wait, we will give him a career in the military later”. These leaders of Universal Slaughter should at least remember that you have sacrificed another house to save theirs.

And yet, this contingent said nothing when you dared tell them: “Germany is a nation with great qualities and that common sense should prevent a war”

Such an expression can only have been uttered by a comrade, by someone who is convinced that calling oneself “a man” is much nobler and more dignified than to identify oneself with any particular label.

Is your gesture of unlimited patriotism towards me not proof enough of this fact?

Despite everything, they mustn’t forget it. With your intervention, I am certain that they will respect the commitments they undertook in your regard and mine. After all, it is the quality of any good merchant, and I repeat: “You have saved their large home, their space; and they shouldn’t forget that yet”.

* For 12 years now, another work of mine,  « L’impression de Boulevard (Femme voilée) », has similarly languished in a hangar. You intervened to have the museum purchase it so that they could permanently display it, once a place for it was found. Space to house this second work of mine seemed impossible to find, and yet, it wasn’t so difficult to find space for 17 works by Monsieur Rodin.

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